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SENTIER TRESOR

Sentier secret. Sentier d’enfance. Sentier d’été. En partance… Juste un sentier en forêt, comme des retrouvailles tant attendues. Toujours revenir, se ressourcer au creux du cœur de Nature. Plus près du ciel, plus près de la terre. Laisser nos pas être portés par la force et la lumière pénétrante de Nature. Un souffle, celui des plateaux fleuris des sommets, des crêtes fières des montagnes. Comme un appel à respirer pleinement, en compagnie de tous les insectes qui vrombissent avec leurs petites ailes déployées. Remue-ménage, ça vole en tous sens, ça trépigne et ça pique. Remue-ménage, ça s’arrête seulement à la nuit tombée quand les animaux nocturnes retrouvent leur vaste décor en lui donnant vie avec leurs cris parfois inquiétants. En sortant du sous-bois de sapins et de feuillus, le sentier dévoile l’horizon déployé comme une carte géante sur les crêtes de Villard de Lans. Et si on jouait ? Une chasse au trésor ?! Vous aimez les énigmes cachées dans la nature ?   J’ai un souvenir heureux d’une chasse au trésor en pleine forêt pour mon anniversaire quand j’étais en 6e . Je l’avais préparée avec une joie malicieuse pour mes amis venus de différents villages du plateau du Vercors. On avait couru comme des folles et des fous dans la forêt, en retrouvant les indices que j'avais semés le matin. Nous étions libres de vivre pleinement cette journée… sans surveillance. Cela laisse des traces d’une grande force en nous. Des traces de confiance. On se sentait tout puissants auprès des arbres. Tout puissants d’être présents à la vie qui bouillonnait en nous… comme l’eau d’un torrent frais, joyeux de s’écouler en jouant avec le courant. Libre. Un avion s’est soudain envolé de la lune à trois quart pleine, bien découpée dans le bleu du ciel. Elle s’élève juste au-dessus de la ligne des sapins, si proche de nous. Plus facile de décoller de la lune que de la terre dans ce temps présent. Un jeu de lignes tracées dans l’azur.  Se prendre au jeu de jouer avec son imaginaire. Un bruissement. Un parfum fruité et attirant de longues fleurs sauvages étirées dans l’air, ouvertes en ombrelles. Les papillons gourmands de nectar ne résistent pas aux valérianes. Epilobes fuschia et grandes gentianes jaunes desséchées bordent le sentier dans un recueillement silencieux. Nous les croisons en laissant nos mains les effleurer... peut-être pour garder leur parfum au creux de nos poignets. Le bal des fleurs est d’une sensualité délicate. Et leurs soupirs au vent restent secrets pour nous. En leur compagnie, nous ressentons davantage la beauté de toute vie éphémère. La marche est une amie merveilleuse.   Plateau de Nave, Autrans en Vercors. Un Trésor à préserver. Souvenir Août 2020. Marine Locatelli       
Filles studio

ABOUTISSEMENTS

Paris. Postproduction pour Green Teens. Lundi 15 et mardi 16 juin, voix off enregistrées au studio Capson avec Vianney Aube. Laurena et Florane ont joué ces voix off joyeuses et émouvantes devant le micro, un casque sur la tête. Un entraînement de trois semaines les a réunies presque chaque jour afin de se soutenir et d’être confiantes pour cette expérience inhabituelle. Puis le mixage s’est enchaîné. Le pré-étalonnage se poursuit au cours de la semaine du 22 juin. L'étalonnage se poursuivra à l'automne 2020. Etape suivante : signer avec un distributeur France et un distributeur international en 2021. Patience. Et nous pourrons découvrir Green Teens ensemble. Flash-Back du printemps. Mardi 9 juin. La porte de la chambre de Laurena s’est ouverte à 13.15 dans un souffle de soulagement. 4 heures d’examen via internet s’étaient écoulées. Qui aurait imaginé en mars que les examens de nombreux étudiants se dérouleraient ainsi ou seraient annulés comme celui du bac ?              Laurena est arrivée de Suisse le dimanche 15 mars en pensant rentrer un mois plus tard dans son école de management hôtelier Vatel à Martigny, dont les cours n’ont pas repris. Déception et tristesse. Comme elle, presque tous ses amis sont restés dans leurs familles. Ils ont travaillé à distance sans leurs ateliers de pratiques organisés tous les quinze jours à l’école. Je n’oublierai pas les arbres en fleurs apaisants du printemps 2020, notre petit brugnonier aux pétales roses en Provence. Ce jeune arbre a accueilli Laurena avec la tendresse de ses couleurs et de ses branches fragiles. Et sur le chemin de la Simone à l’orée de la forêt, un merisier blanc neige nous saluait à chacun de nos passages à la fin du jour, comme un ami.     Les fleurs roses d'un jeune brugnonier s'offrent au regard comme une invitation délicate, fleurs fraîcheur éphémères, émouvantes. Une boule de plumes s'ébat dans un bain de pâquerettes, bonheur ! Une traînée de rose lumineuse dans les lambeaux des nuages. La vision des cerisiers du Japon. Une pluie de pétales roses. Marcher sur la pointe des pieds dans cette tendresse, lentement. Et porter comme une offrande nos sourires, nos larmes à ces pétales qui s'effaceront sans laisser de traces. La beauté de la nature m'émeut par sa beauté infinie, si fragile... comme nous (instagram 17 mars 2020).     Vendredi 12 juin, le groupe de travail de Laurena sous sa supervision, constitué de deux étudiantes et d’un étudiant a présenté un projet Capstone en visioconférence, une création de restaurant pour laquelle ils ont travaillé toute l’année avec conviction : business plan, gestion, marketing, RH... un dossier complet, très apprécié du jury. Ces grands ados auraient aimé se retrouver et présenter de vive voix leurs différents projets devant leurs professeurs. Ils se sont adaptés à la situation présente, même si elle était inconfortable. Puissent-ils tous être réunis début septembre dans leur école pour célébrer heureux la remise de leur bachelor… Laurena a déjà expérimenté une année particulière avec celle du bac, sans être au lycée pour explorer une éducation connectée à la nature dans le long métrage - docu-fiction Green Teens. Elle avait réussi son bac, inscrite en candidate libre, en suivant les cours par correspondance du CNED : « je me suis retrouvée à nouveau dans une situation particulière avec ces examens à distance en juin 2020. Comme quoi, on ne sait jamais à quoi s’attendre… » Nous aussi, nous nous sommes adaptées avec courage et persévérance pour aboutir le défi créatif de Green Teens. Le doute, le découragement, le stress se sont invités à tour de rôle… heureusement, l’enthousiasme a toujours été notre clé. Nous vous la transmettons afin qu’à votre tour vous puissiez réaliser ce qui est essentiel pour vous.  A bientôt pour d’autres bonnes nouvelles ! Bel été à toutes et tous… Marine Locatelli, 23 juin 2020  
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D'ENFER LA VOIX

* CHAP 1 *          Je m’ennuyais sérieusement en cours de maths. C’était presque insoutenable. J’étais électrique. J’avais envie de respirer l’air de la pluie qui tombait à torrent. Le tonnerre a grondé. Et des éclairs ont claqué en zébrant l’air. J’aimais ces signes d’un autre monde. J’ai écrit comme par instinct une suite de chiffres dans mon cahier, sans regarder ce que je faisais. La sonnerie de la fin des cours a retenti presque aussitôt. J’ai soupiré, soulagée. Tout ça, c’était peut-être à cause de l’orage. Et puis l’après-midi avait été fatigante avec ses évaluations. Je n’aimais pas ce mot. Evaluation. Est-ce qu’on était juste des valeurs à déterminer, comprises entre 0 et 20 ?! En rouge clignotant avec sirène d’alarme tonitruante pour le zéro. En fluo pailleté avec voix suave pour le 20. Joli tableau. J’ai glissé livre et cahier dans mon sac et je suis sortie comme une bombe. C’était la fin de la journée. Mon ami Noé m’a crié de l’appeler ce soir. J’ai pris le bus pour rentrer chez moi. A la maison, ma mère n’était pas encore arrivée, elle serait bientôt là avec ma petite sœur Emma. Cette année, elle était entrée en cours préparatoire et moi j’avais franchi la passerelle de l’école primaire vers le collège. Ça faisait déjà trois mois. Un grand changement dans ma vie. De nouveaux amis. De nombreux professeurs. Tous différents. Qu’on aime ou qu’on apprécie moins.          J’avais décidé de ne rien faire ce soir, de retrouver Jules Verne sur mon lit et de voyager avec lui en ballon. Ses aventures fantastiques m’embarquaient et me nourrissaient. Mon quotidien basculait dans une autre dimension avec lui. Je ne voulais pas manquer nos rendez-vous. Jules était devenu un pote même si on ne vivait pas dans le même monde et à la même époque. Je ne sais pas pourquoi, j’ai ouvert mon cahier de maths à la page de la leçon du jour. Et j’ai découvert ce numéro inconnu noté plus tôt : 06 000 007. C’était quoi ? Noé m’avait dit de l’appeler. Il avait un mobile tout neuf, c’était son numéro évidemment ! J’ai aussitôt composé les 8 chiffres. Une voix de femme m’a répondu. Je n’ai pas reconnu celle de sa mère. C’était qui ? Une de ses copines peut-être… Pourquoi c’était elle qui répondait alors ? J’ai voulu en avoir le cœur net. J’ai engagé la conversation. - Bonjour, je suis Eva, Noé est là ? - Ah non, il n’est pas à ce numéro. C’est drôle, moi aussi je m’appelle Eva. - Ah bon ?!? Et le numéro, c’est le vôtre ? - Bien sûr. Depuis toujours. Dingue ! Comment j’avais pu écrire ce numéro ?! Comme ça, dans mon cahier !? D’où il était tombé ?! Sa question a interrompu toutes celles qui défilaient en bazar dans ma tête. - Journée agréable pour toi ? Elle essayait de me retenir maintenant. Sa voix m’apaisait. Et j’ai accepté de lui répondre comme à une amie. - Pas vraiment, j’ai répondu dans un soupir. J’aurais préféré marcher sous la pluie. Ça m’aurait rafraîchi l’esprit. - Je vois... Difficile de rester assis à écouter des adultes vous remplir le cerveau comme si vous étiez des clés USB. - Ça devient carrément déprimant, j’ai osé ajouter. On n’est pas des robots. On a besoin de respirer, s’aérer, être dehors. - S’arrêter pour tout regarder. Apprécier la nature, sa beauté. Rendez-vous avec les arbres, les plantes, les animaux, les pierres, l’eau qui s’écoule. On pourrait presque faire le tour du monde avec deux jambes.          Sa voix me berçait, je n’avais plus envie de raccrocher. - En montgolfière, ça va plus vite. Le record de Jules Verne, c’est 80 jours ! - Génial explorateur ce Jules ! On pourrait sortir du cadre comme lui, repousser les limites et être des pionniers… - J’aurais aimé le rencontrer. Je lui aurais demandé de m’emmener dans son ballon autour de la terre. - Tu le connais déjà à travers ses histoires. Pour l’instant, c’est ta façon de voyager. Et tu peux être une aventurière à l’écoute des signes que tu croises, des personnes que tu rencontres. Aujourd’hui, tu m’as appelée. Si tu avais jeté ce numéro à la poubelle, il ne se serait rien passé… - Match nul, je vous aurais manquée ! - Et on n’aurait rien raconté. La plupart manquent des rencontres, des changements formidables dans leur vie parce qu’ils ne sont pas à l’écoute de ce qui se passe autour d’eux. Ils ont verrouillé les portes de leur cœur. Parce qu’ils ont peur. Les voilà dormeurs éveillés. Souvent très jeunes, trop vite ! Avec des rêves d’enfant oubliés. Rayés de leur carte au trésor. Le monde de l’argent a parfois pris trop de place quand il n’a pas pris toute la place ! - C’est un peu pour ça que mon père ne vit plus à la maison. Il disait toujours qu’il avait besoin de palper ! Gagner plus ! Il avait si peur de manquer d’argent. - Pauvres et affamés sont nombreux, Eva. Mais tu peux faire la différence entre ceux qui n’ont rien ici ou ailleurs, sans eau, sans nourriture et les riches affamés, jaloux, qui courent après le bonheur, l’amour ou le succès, en voulant tout posséder. Le monde matériel a tous les attraits d’un terrible  séducteur. Mieux vaut ne pas tomber entre ses bras. Sous son pouvoir, les riches affamés, ces ogres inassouvis, consomment leur vie.            Je suis restée silencieuse. Je repensais à mon père absent. Petit, il avait manqué de tout, d’amour, de père, pas connu, de mère, noyée dans son travail, pas présente pour prendre soin de lui, et d’argent. Du coup, l’argent était devenu le moteur de sa vie. Ça l’avait rendu agressif, stressé (terrible maladie d’aujourd’hui !) et malheureux. Malgré ça, c’était mon papa et je l’aimais fort. Il apprenait à être heureux avec moi. - Tu es là, Eva ? - Oui, je pensais… Je pourrais vous rappeler ? - Quand tu veux. Je suis toujours là et disponible. - A très vite ! - Bonne soirée Eva et salue ton ami Noé pour moi.            Incroyable ! Elle se souvenait aussi du prénom de mon meilleur ami. Qui était donc cette Eva ? J’ai appelé Noé. Mais je ne lui ai rien dit de tout ça. Parce que c’était un truc vraiment fou. On a simplement échangé quelques mots avant de dormir. On était ensemble à l’école depuis la maternelle. Et je n’imaginais pas ma vie sans lui. Je ne savais pas que ce serait le sujet de ma deuxième conversation avec Eva. Le lendemain soir.   * CHAP 2 *   - Allô Eva !?... Bonsoir… c’est moi la p’tite Eva. - Je t’ai reconnue, tu sais. Ta voix est attristée, la journée t’a bousculée…          J’avais une boule dans la gorge. J’étais très émue. - Certaines nouvelles nous frappent en plein cœur… tu ne peux rien y changer… juste ressentir ce qui s’élève en toi. Et ouvrir l’espace à ta tristesse présente.          Eva savait-elle déjà ce que je voulais lui raconter ? Je ne pouvais rien dire de plus. L’émotion était trop forte. J’ai pleuré. Puis il y a eu un temps de silence.          Et Eva a continué de me parler. C’était comme une respiration pour retrouver du souffle. - Vous vous aimez depuis longtemps Noé et toi. Vous vivez une belle histoire d’amitié. - Mais tout sera fini après les vacances de Noël… On va être séparés… - Non, vous serez juste éloignés l’un de l’autre… c’est très différent. J’étais certaine maintenant qu’Eva savait ce qui me chagrinait. - C’est pas rien un déménagement… Noé dans une autre ville, et moi toute seule ici… - Pour l’instant, vous êtes ensemble. Pourquoi déjà penser à ce qui vient après ?! C’est ce qui te fait souffrir maintenant. Branche-toi au présent. Et recharge ton mobile pour vivre la suite avec joie. - D’accord, et après !? Qu’est-ce que je fais sans Noé, moi ?          Je me sentais sonnée.  - Noé absent, tu pourras ouvrir le coffre à trésors de vos souvenirs drôles et heureux. Même si vous vivez dans deux villes différentes, il sera toujours dans ton coeur. Et vous pourrez vous retrouver. Ta vie est une roue en mouvements toujours changeants. Au gré des saisons, tu vois la nature se métamorphoser. Et tu vis dans ce mouvement des saisons. Tu peux vivre les changements et les événements tristes ou heureux au gré de ce mouvement. Accepter ce qui survient à tout moment.          Je bouillais, elle m’agaçait. En même temps, je sentais que ces mots étaient justes. - Je voudrais surtout que tout continue comme avant….  - Aïe-Aïe ! Tu te mets le doigt dans l’œil ! Et ça te donne des bleus au cœur de t’accrocher à ce que tu veux garder, sans rien vouloir lâcher. C’est le moment de soigner l’enfant qui crie en toi « j’ai mal ! ». Et pour le soigner, tu peux le câliner, l’aimer et essayer de vivre les changements comme un défi pour grandir. Allez, secoue tes émotions ! Regarde-les bien, reconnais-les, mets de la couleur dessus, et crie très fort que tu es vivante ! Donc, pleine d’émotions, des tristes, des gaies, des petites, des grandes... C’est un vaste champ d’expériences.          Sa voix tonnait presque comme le tonnerre. Elle était forte, elle me donnait du courage, sans me faire mal. Avec Amour. - Merci, tout plein ! j’ai crié.          Et j’ai raccroché. J’étais étonnée, je me sentais mieux, presque légère. C’était grâce à elle. Et je suis sortie pour un tour de vélo.            Le lendemain à la sortie du collège, j’ai donné le numéro d’Eva à Noé. Je ne pouvais plus le garder pour moi toute seule. Et comme mon ami avait un peu peur, il a composé le numéro devant moi. La voix dans le mobile n’était pas celle d’Eva. C’était une voix d’homme jeune. Bizarre, non ?!   - Allô ?!… euh… bonjour m’sieur… euh pardon, j’ai fait une erreur… - C’est ce que tu crois. Salut Noé ! - Comment vous savez que c’est moi ? - Eh bien, c’est ton amie Eva qui t’a donné ce numéro ! C’est grâce à elle qu’on peut se parler…          Noé m’a regardée avec de grands yeux ébahis. Il ne comprenait plus rien, il est resté bouche bée. - Cool, Eva ne te mène pas en bateau. Moi non plus. Je suis simplement au courant que tu déménages bientôt et que ce n’est pas si simple. Allô, tu m’entends ? Tu es là ?! - Oui, oui… euh… je suis bien là… - Bon, on parle un peu de ce déménagement ? C’est quoi qui te tracasse au juste ?          La voix masculine mettait peu à peu Noé en confiance, comme Eva l’avait fait avec moi. - C’est à dire que… le déménagement, c’est à cause de mon père. Il a perdu son job et il va commencer autre chose de nouveau. Mais ma mère se demande si c’est bien de partir maintenant… Parce que si ça ne se passe pas bien pour lui… - Et pourquoi ça se passerait mal ?! - C’est ma mère qui s’inquiète. Elle a toujours peur qu’on rate quelque chose… - Ah, voilà où ça coince ! Tu sais, on rate quelque chose quand on n’est pas à sa place. Et ce n’est pas un drame. Mais pour savoir si on est à sa place, tu dois prendre des risques. Parce que si tu restes bras croisés sans rien tenter, l’ennui te guette.  Tu dois donc tenter ta chance. Ton père, il décolle avec ce nouveau job. Il est sur une piste d’envol, différentes destinations s’ouvrent à lui. En choisissant une autre piste, de nouvelles destinations se présentent. Le saut dans l’inconnu, ça peut faire peur. Mais on est si bien après quand on a franchi l’étape. On se sent plus fort pour vivre la suivante. Car c’est un grand jeu exaltant. Dis-moi, quel sport tu pratiques ? - L’aviron. Et c’est ce que je préfère. D’ailleurs c’est drôle, là où je déménage, j’en ferai plus facilement qu’ici ! - Formidable ! Tout ça grâce à ton père qui change de job ! Tu vois, ça t’ouvre d’autres portes à toi aussi. Quand tu vas de l’avant, tu as sans cesse des perspectives inédites qui te sont offertes. C’est à toi de les saisir.          Noé avait un sourire radieux. Ça me faisait chaud au coeur son appel à l’inconnu du numéro magique. - Je m’en souviendrai M’sieur. Merci. - Au revoir Noé. Et avant de penser à déménager, vis joyeusement ton présent avec ton amie Eva.          Et Noé a coupé la communication. - Incroyable ton numéro ! Je me demande qui j’avais au bout du fil… Pourquoi c’était pas la même voix que toi ? - Quelle importance après tout ! On a eu les réponses à nos questions. - C’est vrai, mais tu sais aussi que je suis plus curieux que toi. Avec qui j’ai parlé ?… Ce n’était pas un voyant parce qu’il ne m’a pas parlé de mon avenir ! - Pour le savoir, on pourrait leur donner rendez-vous. Et je n’ai pas envie de cette rencontre… On peut se parler, on est relié par la voix, ça suffit comme ça… - Relié par la voix… c’est drôle que tu dises ça… - Pourquoi ? - Je ne sais pas, je ressens juste ce que tu as dit. Ça m’interpelle…            Noé m’a fait promettre de ne parler à personne de notre mystérieux numéro. Combien de temps je serais capable de tenir ce secret ? J’étais plus bavarde que lui…     * CHAP 3 *            Quelques jours plus tard, notre amie Lili nous a appris la mort de sa grand-mère. Lili était très triste car elle l’aimait beaucoup, elles étaient très proches l’une de l’autre. Le plus dur, c’était pour sa mère car elle était enceinte depuis trois mois. Lili nous a expliqué qu’elles vivaient ensemble la vie et la mort en même temps. Lili était bouleversée. Et elle se demandait comment le bébé ressentirait le chagrin de sa mère. Je la sentais si désemparée qu’après réflexion, j’ai décidé de lui donner le mystérieux « 06 ». J’en ai parlé à Noé bien sûr. Nous devions dévoiler le secret qui nous liait. Il était d’accord si j’assistais à la conversation. Et j’ai eu une drôle d’idée qui a vraiment plu à Noé. Désormais, le numéro de « 06 » serait celui de notre « psy » des émotions. Notre intuition nous disait que la voix qui répondrait serait encore différente… On était impatient de le savoir. Lili a été enchantée d’apprendre qu’elle pouvait appeler « notre psy 06 ». Il faut dire qu’on lui en avait dressé un portrait dithyrambique ! Amusant ce mot « dithyrambique », non !? Ma petite sœur n’arrivait toujours pas à le prononcer correctement et le déformait en « ditambique, tarambique » et moi je lui répondais par jeu « alambique » ! Et on éclatait de rire.   - Allô ?!... Bonjour madame. Je suis Lili, l’amie d’Eva. - Bonjour. Moi, c’est Liliane. - Ah, c’est trop fort ! C’était le prénom de ma grand-mère.          Il y a eu un silence. J’ai cru que Lili allait pleurer. Elle a esquissé un sourire, émue. - Liliane, ce n’est pas très loin de lilas… dit l’inconnue. - C’étaient les fleurs préférées de ma grand-mère ! Surtout les mauves… - Les lilas embaument l’air quand le printemps s’achève… et l’été souffle dans leurs branches son envie de revenir… - Ma grand-mère est née à la fin du printemps justement… Et ma p’tite sœur va naître à la même période… J’aurais aimé qu’elles se connaissent toutes les deux… - Ça peut paraître fou ce que je vais te dire, mais elles communiquent sans doute ensemble en ce moment… - Ah bon ?!? Comment c’est possible ça ?  Lili était interloquée. - Parce que le bébé dans le ventre de ta mère est relié au Monde d’en Haut où est repartie ta grand-mère. Leurs âmes peuvent ainsi entrer en contact et communiquer… sans se voir en chair et en os, elles se connaissent par leurs énergies. Les bébés ne peuvent pas nous raconter à la naissance les voyages de leur âme entre là-haut et ici-bas, mais il se déroule des choses très mystérieuses pendant toute la grossesse… Imagine des flocons d’énergie colorés dans l’univers, ce sont les âmes des vivants qui viennent vivre sur Terre. Aucun flocon n’est identique, chaque âme est une énergie différente. Et tous les flocons réunis créent une source d’énergie fantastique…            Nous écoutions Lili et moi, presque abasourdies. Tout cela nous paraissait irréel. Et très fou aussi ! Je l’avoue. - Quand tu vis sur Terre, tu sais qu’un jour, tu vas repartir. Mais tu ne sais jamais quand tu repars. Jeune ou âgé, tu t’en vas. C’est comme ça. La mort fait peur à la plupart des vivants. On n’en parle pas en Occident. Pourtant, la vie et la mort sont amies. L’une ne vit pas sans l’autre. C’est quoi pour toi la mort, Lili ?          Lili m’a regardée, embarrassée. - … Euh… un corps tout froid comme celui de mon hamster quand je l’ai retrouvé endormi pour toujours dans sa cage.          Un silence. - … C’est aussi l’âme qui s’envole ! a rajouté Lili. Mais est-ce qu’elle est libre d’aller où elle veut quand elle quitte le corps ? -  Oui sans doute, aussi fou que cela en a l’air ! Et la mort est un passage. Lorsque tu viens à la vie, tu franchis une porte, lorsque tu meurs, tu franchis la même porte dans l’autre sens. Tu me suis ? - Ça paraît simple quand vous le racontez comme ça… - Les humains compliquent tout. Tu sais, tu viens sur Terre expérimenter la vie. Ton âme veut vivre des expériences. Lorsqu’elle a vécu ce qu’elle doit vivre, elle peut repartir. Et ce n’est pas une question d’âge. C’est le plus difficile à accepter… Personne n’a envie de perdre un enfant, une maman ou un papa. Presque tous le vivent comme une injustice. Pourquoi nous ? En Asie, la plupart sont heureux d’avoir partagé un temps de leur vie avec l’âme qui s’en va. Ils acceptent ce qui vient car ils ressentent que tout est impermanent. - Et comme ça, ils souffrent moins aussi ! - Et ils vivent vraiment dans le présent sans faire sans cesse des plans sur la comète. C’est si agréable de vivre ce qui vient, se laisser porter par les vagues de la vie. Ses courants sont inattendus. Ta mère va bientôt donner la vie alors qu’une autre s’en est allée. Ainsi se danse le grand bal ! Tu as vécu de beaux moments avec ta grand-mère, bientôt tu pourras la présenter à ta petite soeur sur les photos de famille. Elle sera toujours vivante pour vous dans votre cœur. - Ah, vous êtes une fée Liliane ! Merci de tout cœur !          On a entendu un rire complice dans le mobile. Et si c’était vrai ?! Et si les inconnus que nous appelions étaient des fées ou des elfes ? Je n’avais pas pensé à cette éventualité. Et voilà que Lili l’avait évoquée.          Quand j’ai raconté à Noé tout ce que Liliane avait dit à Lili, il a finalement regretté de ne pas avoir écouté notre conversation. Mais pour lui, nous ne discutions pas avec des fées ou des elfes, c’étaient des humains comme nous.               Ce numéro était peut-être même le standard d’une association spécialisée en communication pour les enfants qui rencontraient des problèmes dans leur vie quotidienne. Et j’avais tout simplement recopié ce numéro sans y prêter attention ou en sachant très bien ce que je faisais. Noé mettait ma parole en doute ?! Je ne l’ai pas accepté, ça a dérapé, on s’est disputé. Le problème, c’est que je n’avais aucune explication logique à toute cette histoire invraisemblable. Et je n’osais pas demander à Eva qui elle était.   * CHAP 4 *            J’ignorais Noé depuis plusieurs jours. Lui aussi m’évitait. On jouait au chat et à la souris sans fromage à partager. Un matin de plus, on se tournait le dos dans un couloir du collège en attendant notre professeur d’anglais devant la salle de cours « Shakespeare ». Ça m’avait toujours fait sourire toutes ces portes du collège sur lesquelles étaient affichés les noms de personnes devenues célèbres grâce à leurs talents. Avec leur portrait en prime. On déambulait dans une galerie de musée. Et la directrice du collège, Madame Michèle Ange, était une femme à part qui aimait son labyrinthe. On la voyait s’arrêter devant le portrait d’une porte en soupirant. Elle s’occupait personnellement de dépoussiérer chaque célébrité. Et le nom de l’illustre personnage présent sur chaque porte devait être le reflet de la matière enseignée dans la salle. Elle vérifiait d’ailleurs chaque jour si les salles étaient dignes de leurs inventeurs pour nous recevoir. Elle avait un grain de folie, c’est sûr. On en jouait parfois. Et Lili ne s’en est pas privée ce jour-là en nous interpellant Noé et moi. - Vous êtes nulles ! Really stupid !!! Et elle nous a jeté un regard déçu. - Il vous reste combien de temps à vivre ensemble, hein ?! Vous n’allez pas pourrir l’ambiance de la classe comme ça jusqu’à noël ?! Demandez donc à Shakespeare de vous écrire une vraie scène de rupture ! Ou le « BIG LOVE » comme au cinéma !          Elle se moquait de nous en ironisant. Et j’avais honte. Je ne savais plus par quel bout reparler à Noé qui faisait semblant de ne plus me voir. - Te mêle pas de ça, d’accord ! lui a répondu Noé agressif. On ne t’a pas sonnée Lili la tigresse !          Elle s’est éloignée aussi sec. En réponse, le mobile de Noé a sonné dans son sac. Pourtant il était éteint. C’est ce qu’il m’a raconté ensuite.          Comme Noé ne répondait pas, la sonnerie a retenti plus forte. Embarrassé devant les copains qui lorgnaient sur lui comme s’il avait commis une gaffe énorme, Noé s’est vite éloigné en attrapant son mobile pour répondre. Règlement formel de la direction : les portables sont éteints dans l’enceinte du collège. Heureusement pour Noé, aucun surveillant à l’horizon. Et notre professeur d’anglais tardait à venir. J’ai suivi Noé du regard, curieuse. Je l’ai vu écarquiller les yeux et il m’a fait signe avec insistance d’approcher. Il m’a entraînée vivement par un bras jusque dans la salle d’Alexander Graham Bell. Oui, l’inventeur du téléphone en 1876. Lui-même, en personne. Enfin ce n’était pas sa voix dans le mobile de Noé !          Dans notre dos, ça sifflait, rires et commentaires fusaient. - Hé, mais il est pas bien Noé !!? Laisser son mobile en veille… - Il va être collé à cause d’Eva… - Elle attendait que ça ! Retrouver son Noé… - Ben lui aussi ! Sans elle, il est paumé… - Et qu’est-ce qu’ils traficotent ensemble ?!... - De quoi je me mêle ?! Jaloux, c’est ça ?!! a rétorqué Lili indignée afin de leur clouer le bec.          Et comme des pas retentissaient au bout du couloir, sans doute ceux du professeur d’anglais Madame Grey, les conversations se sont tues.          Noé était interloqué. C’était la voix du jeune inconnu qui lui parlait. - Je ne t’aurais jamais appelé si tu ne m’avais pas invité par la pensée ! - Moi ??! Mais je n’ai jamais fait ça ! Je sais même pas le faire ! - Tu es sûr ?!! De quoi tu as rêvé cette nuit ?          Noé m’a regardée silencieux, en rougissant un peu. - Ne me dis pas que tu as déjà oublié !? Je ne te croirai pas de toute façon ! Et puis ton amie Eva peut tout entendre, elle est concernée. Alors ?!          Noé s’est raclé la gorge avant de répondre. - J’ai… J’ai fait un rêve étrange… J’étais sur une plage au bord de la mer, un jour de pluie. Tout seul. Enfin, vous étiez près de moi, mais je ne vous voyais pas. Je sentais juste votre présence. Vous étiez vraiment là. Je faisais des ricochets avec des galets. Et je les ratais tous. Je me sentais de plus en plus petit. Pas fier de moi. Et puis Eva est arrivée avec son sourire. La pluie s’est arrêtée. Les nuages se sont écartés, le soleil a brillé. Sauf que j’étais encore très énervé… et je suis reparti sans rien lui dire. Je l’ai laissée seule face à la mer. Dans le silence. Elle m’a appelée, mais je ne lui ai même pas répondu… Je me suis réveillé avec l’écho de sa voix dans la tête… Et je ne me sentais pas très bien… - Et tu as une idée du message de ton rêve ?          Noé m’a souri, mal à l’aise. En même temps, j’ai senti qu’il était soulagé de retrouver son sourire pour moi. - C’était le moment de se parler… Et je l’ai laissé passer parce que mes pensées ont décidé à ma place. - Pas besoin d’être sorcier. Il t’a juste manqué un balai pour les écarter ! - Ouais, ça m’a pris la tête !          Le mobile de Noé a clignoté comme un spot bleu fluo en émettant les sons d’un flipper quand tu as gagné une partie. Noé a manqué de lâcher son portable en sursautant. On était sidéré tous les deux. - Bravooo ! Pas la peine de me lancer des fleurs, heureusement je suis venu me mêler de vos salades ! Y avait vraiment de l’eau dans le gaz. Tout baigne, c’est à vous de reprendre le fil de votre amitié… Salut les enfants !                   Et l’inconnu a raccroché de l’autre côté avant même que Noé n’ait rajouté un mot.  Son portable a cessé de clignoter, il est redevenu sagement muet. Brave bête, quoi ! - Je ne connais toujours pas son prénom !  - Tant pis. Tu sais au moins que c’est « notre psy 06 »… - Avec des voix changeantes… En fait, c’est une agence de casting. Un comédien différent pour chaque appel. - On nage en plein mystère… - Tant qu’on ne s’y noie pas !          J’ai été autant étonnée que Noé en sortant dans le couloir. Le cours d’anglais n’avait pas commencé et le CPE informait la classe que nous étions libres. Il s’était pourtant écoulé un certain temps. Lili s’est précipitée vers nous, visiblement toute contente. - Chouette, Madame Grey est absente !          J’ai échangé un regard avec Noé qui en disait long. - Tu crois que « 06 » y est pour quelque chose ? m’a-t-il demandé. - Je ne sais pas… tout est possible…          Pendant l’heure suivante au CDI, Noé m’a assuré qu’il avait bien coupé son portable comme chaque jour avant d’entrer dans le collège. J’en ai déduit que la voix avait su jouer avec les ondes même si cela paraissait complètement fou car elle souhaitait nous voir réconciliés. Ça la rendait heureuse comme nous. Et Noé a rajouté amusé que « notre psy 06 » avait peut-être même des plans secrets pour nous… Il avait sans doute raison. Nous avions déjà aidé Lili. C’était à nous maintenant de construire la suite de cette aventure abracadabrantesque. Mot pas trop fort pour ce qu’on vivait. Désormais, nous serions les messagers des voix, ceux qui flairent les ennuis ou la souffrance des copains. Nous n’imaginions pas une seconde où cela nous entraînerait...   - Tu veux qu’on joue les bons génies, c’est ça Eva !? - Exactement. En toute discrétion. Et ça va marcher, tu vas voir, avec « notre 06 » magi-quissime ! Mieux que la lampe d’Aladin !            Dès le lendemain, nous prenions nos nouvelles fonctions au collège. Et personne ne s’en doutait. On avait trouvé un nom d’enfer : « CLASS ANGELS ».   * CHAP 5 *            Les noms de la classe défilaient sur l’écran d’un ordinateur dans la salle du cours de technologie. On avait achevé nos exercices et on cherchait en cachette qui serait celle ou celui que les « CLASS ANGELS » soutiendraient.         Comme si nous nous étions concertés, notre choix s’est arrêté sur Jules. Orgueilleux et toujours ailleurs. Mal vu des professeurs. Collé déjà deux fois. Pas de chance ! Noé avait perçu que Jules en avait ras le bol ; il était prêt à sécher les cours. Si on ne lui donnait pas un coup de pouce maintenant, il risquait de redoubler et ça, son père ne l’accepterait pas. C’était un grand homme sec, scientifique et rationnel. Fan du physicien Stephen Hawking. Toutes ses recherches concernaient le cerveau. Jules nous avait dit que son père voulait faire la découverte du XXIe siècle pour sauver les adultes de leur mal être permanent. Et à notre époque d’esprits stressés, c’était un défi remarquable !          On a éclaté de rire et le prof de technologie qu’on avait surnommé « Mr. Hyde Tech »  nous a regardés en fronçant les sourcils. On était d’ordinaire très calmes. On ne faisait jamais de vagues. Ouf, la sonnerie nous a sauvés. Et toute la classe nous a charriés en sortant. - Ah, ça brûle les feux de l’amour… - On vous laisse en tête-à-tête avec le prof de maths pour le cours d’après !!? - Hé, c’est quoi votre programme ciné mercredi ? Titanic ?! - Pensez à une bouée pour deux surtout !            A l’interclasse de 10 heures, Noé a traficoté son portable et il a laissé un bref message à « 06 » pour Jules. Et très vite,  « 06 » a rappelé. Jules se trouvait évidemment dans les parages, Noé lui a glissé le mobile entre les mains. Notre plan fonctionnait comme sur des roulettes. - Réponds, s’il te plaît ! Les toilettes, ça urge !          Et Noé s’est éloigné en courant. Je m’étais rapprochée un peu de Jules. Comme ça, je pourrais entendre quelques bribes de la conversation.   - … Allô, oui ?!... - Jules !? - C’est moi ! a répondu Jules stupéfait. Mais… je suis peut-être pas le bon Jules ?! Lequel vous voulez d’abord ?... - Tu es bien le copain de Noé ?! - Je dis pas le contraire. - Alors on a bien rendez-vous maintenant. - Avec moi ?! s’est-exclamé Jules abasourdi. Et qu’est-ce que vous voulez au juste ? a-t-il demandé méfiant. Vous êtes de la police ? - Pas du tout, rassure-toi. Je ne fais aucune enquête, ni au collège, ni ailleurs. - Pourquoi vous voulez me parler alors ? Jules était vraiment sur la défensive, prêt à raccrocher. Ça me crispait. - Je sais juste que tu détestes les contrôles en classe. Tu ne supportes aucune question. Ça te met dans un état grave. D’ailleurs je sens que tu pourrais te transformer en affreux HULK… Je t’en pose une seule : tu t’es déjà demandé pourquoi ?            Il y a eu un blanc. Puis Jules a esquissé un sourire joueur. Ça y est, la mayonnaise prenait. Tant mieux. J’ai soufflé.   - C’est vrai, je déteste les questions. Mon père m’en pose une tonne à la maison. Je suis sans arrêt testé sur mes connaissances. J’ai l’impression d’être traqué comme une bête intelligente. Jugé aussi. Fatigant ! - On peut vraiment vivre autrement ! - Si vous avez une recette, je suis preneur ! - OK d’acc, c’est aussi simple que monter des œufs en neige. Lorsqu’une question de ton père t’ennuie, réponds-lui par une autre comme une devinette amusante. Joue avec ta spontanéité. Car tu es formidable ! Tu vas désamorcer la situation qui te contrarie. Et peu à peu, ton père va te laisser une paix royale. Difficile d’accorder sa confiance quand on ne se fait pas confiance. C’’est une spirale infernale ! - Comment on s’en sort ? - Tu peux dès à présent porter attention à tes pensées, à tous les trucs et les histoires que tu te racontes sur le passé, l’avenir, sur les autres. Observe vraiment tes pensées comme tu regarderais un poisson rouge dans son aquarium ou les flammes d’un feu dans la cheminée. Tes pensées sont changeantes comme la danse des flammes ou les contorsions du poisson. Tu peux chasser les négatives vite encombrantes et perturbatrices. Et éviter les maux de tête ! - Tip-top, c’est scientifique votre programme ! Quand on fait des recherches, on expérimente, on observe ce qui se passe pour découvrir quelque chose. C’est pareil avec votre truc des pensées ! Je vais essayer. - Plus tu vas pratiquer ce jeu d’observation, plus tu vas te sentir libre d’agir. Et petit à petit, tu navigueras en vrai capitaine de ton vaisseau, de toi-même avec tes pensées. Plus tu vivras avec des pensées positives, mieux tu avanceras sur ton chemin personnel. - Vous faites ça depuis longtemps, tous vos exercices avec les pensées ? - Oh, je ne compte plus les années… - Et vous êtes papa aussi ? - Je ne compte plus mes enfants d’âges très différents !            Un éclat de rire a retenti si fort dans le mobile que je l’ai entendu comme si j’étais juste à côté. C’était si communicatif que Jules a eu du mal à se retenir. Et moi aussi. Je me prenais au jeu excitant de ces rendez-vous téléphoniques. J’avais l’impression d’être comédienne dans un film qui se tournait sans avoir été écrit. L’histoire se construisait au fil des conversations. Elle formait un puzzle imaginaire dont les pièces s’agençaient les unes dans les autres au fur et à mesure. Une fois le puzzle achevé, qu’est-ce qu’on découvrirait ? J’étais curieuse de connaître la suite de cette aventure inhabituelle, pas impatiente. Car je savais qu’en arrivant à la fin, ce serait bien fini ! Il ne serait plus possible de revenir en arrière parce que tout aurait été écrit. Je préférais me laisser porter par ce qui surviendrait. Enivrant, non !?! - Je crois que j’envie vos enfants. Ils ont la chance d’avoir un père comme vous !  a confié Jules à son interlocuteur. - Toi aussi tu es chanceux avec le père que tu as. Tes difficultés avec lui, c’est une pincée de piment pour te permettre de grandir. Si c’était trop facile, tu t’endormirais comme un gros ours. Ton père rêve de sauver l’humanité. Il a d’abord besoin de prendre soin de lui pour découvrir quelque chose de fantastique pour tous. Avec une touche d’amour et de bienveillance. - Ben y a du boulot alors ! Et Jules s’est mis à rire. - Toi aussi, tu as encore du boulot qui t’attend. Je sais que tu aimes les jeux virtuels, ça t’étourdit de plonger dans ces univers fantastiques. Tu vis des aventures incroyables et dangereuses lorsque tu pousses la porte de ces mondes inventés par d’autres. C’est à toi de te rendre compte du temps que tu vis dans ces mondes fabriqués. Car c’est un labyrinthe de sensations qui t’entraîne à en vouloir toujours plus. Tu aimes inventer des histoires, tu serais un excellent créateur de jeux toi aussi. Attelle-toi à ce qui te tient à cœur. En allumant les étincelles créatives qui sont en toi, tu vas déclencher un feu d’artifice. Sois l’inventeur que tu rêves d’être en restant connecté à la Nature, au vivant qui t’entoure !            Jules ne disait plus rien, il était ému, au bord des larmes. Et moi aussi, j’étais troublée. - Vous lisez dans mes pensées aussi ? a demandé Jules ébahi. - Ça ressemble à ça, mais je ne manipule pas les esprits… C’est à chacun de jouer avec son esprit… - Et avec ses pensées ! a rajouté Jules par jeu.                   A nouveau, les rires ont fusé dans le portable avant les bips de fin de communication. Jules a vu alors Noé venir à sa rencontre. - Je ne savais pas que tu circulais dans les sphères virtuelles ! - Moi !?? a fait Noé avec innocence. Pas du tout ! - D’où tu tiens ce numéro incroyable ? - Ah ça, c’est un secret que je partage seulement avec Eva !          Je me suis avancée, heureuse d’être la complice de Noé qui m’a prise aussitôt par le bras. - Ah, vous faites une paire terrible ! a dit Jules. Vous me donnez peut-être un indice ? - Rien du tout ! ai-je répondu. C’est top secret ! - Vous me refilez quand même le numéro ? - Evidemment ! a dit Noé en lui tendant un bout de papier sur lequel il l’avait écrit rapidement. Sinon on ne s’appellerait pas les « CLASS ANGELS » ! - Les « CLASS ANGELS » ?!? C’est votre mot de passe ?                      - Plutôt le nom de notre duo de choc. Et j’avais une pointe de malice dans la voix. - Dès qu’un ado a un souci, une question délicate dans sa vie, on agit avec l’aide de notre « 06 ». Tu peux en parler autour de toi. - Waouh ! Vous m’impressionnez là ! Vous allez faire fureur en psys du collège ! - Nous ?!? Mais pas du tout ! Tu as remarqué, on est juste des intermédiaires. On crée le fil entre toi et la voix, c’est tout ! - C’est déjà beaucoup !          Sur ce, Lucas, un grand adolescent de troisième nous a rejoints en affichant un air ennuyé. - Je peux te parler un instant Jules ?          Il nous a regardés Noé et moi comme si nous étions de trop. - Je préfère un tête-à-tête… - Si ça concerne un problème, autant en parler devant mes amis Lucas, ils savent régler les pépins des autres mieux que des génies ! Ce sont des « CLASS ANGELS » ! Et Jules nous a décoché un clin d’œil complice. Lucas n’avait pas l’air d’apprécier. - Je ne vais pas étaler la vie de Fred ! - Ah, parce qu’il s’agit de Fred ?! a répondu Jules soudain soucieux.          Et il a emboîté le pas à Lucas qui ne tenait pas à rester avec nous. - Ouais ! Il déconne plein pot ! a-t-il dit à mi-voix. Il va se faire virer si ça continue…            J’avais l’ouïe fine d’un félin. Et j’avais flairé un nouveau cas pour nous, les « CLASS ANGELS ». Ce qui a suivi m’a donné raison, même si c’était éprouvant. Se mêler de la vie des autres n’est pas sans risque !     D'enfer la voix, roman feel-good ado 10/14 ans, Bookelis 2020, livre numérique dès le 17 avril. Le livre papier paraîtra un peu plus tard, lorsque les librairies portes grandes ouvertes nous accueilleront avec joie. Vous pouvez aussi le commander directement sur la librairie Bookelis, dès à présent : https://www.bookelis.com/librairie    
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Toutes les couleurs de la Terre

"Toute les couleurs de la Terre, Ces liens qui peuvent sauver le monde"  Co-auteurs : Damien Deville (franco-burkinabé, géo-anthropologue et écologiste engagé pour la diversité des territoires) et Pierre Spielewoy (juriste en droit international et doctorant en anthropologie du droit au Muséum national d’histoire naturelle), TANA Editions. Toutes les couleurs de la Terre se lisent comme un voyage exploratoire autour du monde, dans nos territoires assoiffés de nature, de jardins potagers, dans les mémoires de villages oubliés et abandonnés des Cévennes, dans les villes qui étouffent d’être séparées et coupées du vivant, avec des humains éloignés des animaux et de leurs instincts, de l’intelligence animale capable d’apporter des solutions concrètes quand un problème bouleverse son territoire. Les animaux exercent leur agentivité et nous surprennent en agissant sur le monde. Malheureusement les humains sont souvent indifférents aux émotions animales alors que les animaux sont aussi sensibles que nous. Monde où l’absence d’empathie crée trop de souffrances. L’écologie relationnelle en société que Damien Deville et Pierre Spielewoy nourrissent de leurs recherches se déploie tout au long de ce livre à travers nos rapports au vivant et comment nous avons transformé nos territoires, comment nous avons sacrifié et effacé une diversité millénaire au nom du capitalisme. L’écologie relationnelle est essentielle pour affronter l’avidité humaine sans limites, qui pense toujours en terme de capital.    Gouache et collage de Florane   L’exploration de Damien Deville et Pierre Spielewoy  se tisse autour de la rencontre avec l’autre, l’humain ou le non humain, de l’Australie à l’Occident, en traversant l’Afrique. Sur tous les continents, des liens à tisser et renforcer pour se sentir vivants, prêts à changer le cours de la vie, pour plus de présence et de respect. Assez de l’hégémonie occidentale, comme si nos modèles avaient vocation à être universels.  « La fin des colonies marque une autre forme de mainmise dont la violence est insoluble : la domination des idées occidentales sur la diversité des façons de vivre et de penser les sociétés ».  La Côte d’Ivoire en est un exemple. Transformée par l’économie du cacao dans les années 1970, elle a malheureusement sacrifié l’espace nécessaire à la production de céréales et de légumes indispensables à l’alimentation quotidienne. Et la perte de ses forêts a des conséquences sur le climat comme dans d’autres pays. Les éléphants ont aussi été décimés.   Comment dès lors habiter la Terre et apprendre à partager ?  Partager la nourriture, les espaces, la vie entre humains et non humains.  Comme hier « on savait être solidaire en Afrique. La nourriture était toujours partagée. Des plus riches aux plus pauvres, tous se protégeaient et évitaient les processus d’isolement et de trop grandes inégalités entre eux. » Comment recréer et tisser du lien avec le vivant, entre nous ?  Aujourd’hui, « les jeunes voyagent énormément, mais sans réellement prendre le temps de s’imprégner des lieux visités, ils décuplent les expériences professionnelles et participent à plusieurs entreprises à la fois ». Frénésie du toujours plus, d’une consommation inconsciente, d’un voyage comme d’un menu vite oublié. Il manque cruellement un cheminement intérieur.  Avec quelle conscience pour la vie agissons-nous ?  « Tout être est de lumière », écrivent Damien et Pierre.  En Australie aux abords des villes, les koalas sont victimes de la circulation automobile. Aussi pour leur sécurité, ils se retrouvent déplacés dans des espaces naturels clôturés comme de vastes zoos. Les koalas souffrent malheureusement de consanguinité dans ces espaces fermés et les conflits éclatent entre eux. Pourquoi créer des prisons en pleine nature quand les koalas ont besoin de construire leurs propres espaces et structures d’émancipation, même en zone périurbaine ? Les espaces terrestres ne sont pas la propriété des humains. Nous vivons séparés des koalas sans imaginer que nous pourrions réunir nature et culture.    Selon le paysagiste Gilles Clément, « les jardins ont toujours été de petites parenthèses où le lien peut indéfiniment se reconstruire. »  Qu’attendons-nous pour créer des jardins-potagers, des vergers dans nos communes et nos villages, en ville ou à la périphérie des villes, afin de nous relier aux autres et de nous nourrir avec des produits locaux et de saison ? Nous pourrions créer des liens intergénérationnels forts, égrener de la vie au fil des jours, nous soutenir dans un monde où notre humanité s’effiloche pour des individualités égoïstes. Rendre enfin au vivant la place qu’il mérite en nous permettant de créer du lien entre nous. « Vivre dans un territoire est un art nourri des relations que nous tissons avec lui. » Comment ne pas être touché par la tomate que décrivent Damien Deville et Pierre Spielewoy, cet éveil des sens avec un goût prononcé pour la saveur de vivre pleinement ?  « La dernière tomate est extrêmement symbolique. La cueillir est un moment tant apprécié, que redouté, car elle livre en bouche les saveurs suaves d’une chair tendrement sucrée, et elle offre à l’odeur un doux parfum de nostalgie. La déguster devient alors une cérémonie, une ode à la vie, la conclusion d’un cycle. (…) La dernière tomate mangée indique que l’été vient de s’achever. ».  Cette célébration de la tomate est un acte de pleine conscience, de reliance à la Terre, au jardinier, aux valeurs de nos vies.  Combien d’entre nous aujourd’hui plantent arbres et fleurs, graines de potager, en prenant soin des jardins de la vie avec amour, lenteur et patience ? Car tout demande du temps. « Les jardins sont des chemins de traverse où l’on prépare quotidiennement des réponses aux problèmes de l’existence. » Les arbres aussi sont nos maîtres de sagesse. Les conteurs les retrouvent pour réunir une assemblée d’enfants, des familles, des humains de tous âges pour partager légendes, conversations et palabres à l’ombre de leur feuillage.  « L’arbre millénaire renvoie l’image d’un sage vénérable, dont la barbe de feuilles invite au respect et à la compréhension d’un temps noble et prodigieux, d’un temps dont les sociétés contemporaines pourraient s’inspirer pour concevoir leur rapport à ces êtres silencieux et veiller à préserver leur belle santé. »   En se rapprochant de la fin de ce livre si coloré par la diversité de sa géographie et des liens qui nous rendent vivants, une place est ouverte au cinéma et à ses grands mythes (Avatar, La planète des singes) pour nous rappeler combien il est précieux de vivre en harmonie avec la nature et tous les êtres vivants. Oserons-nous sauter dans l’inconnu et tisser de nouvelles relations avec plus d’humanité auprès des mondes humains et non humains ? Car c’est en ouvrant nos cœurs à la différence et à l’acceptation de l’autre, que nous pourrons vivre ensemble en appréciant et respectant tous les êtres. Souhaitons que Damien et Pierre soient des chercheurs écoutés parce que leurs jeunes voix sont porteuses d’un futur éclairé et empreint de compassion. Marine Locatelli, 9 mars 2020.  
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2020 COMPTE DOUBLE

2010. Chaîne de l’Himalaya. Vol vers Paro, Bhutan. Les danses sacrées ont guidé mes pas, ceux de ma petite fille Laurena… rituel inoubliable, empreint de paix. Dix ans plus tard… Laurena sourit avec ses 20 ans.    Et 2020 compte double. Puissent la stabilité et la force de cette puissante montagne sacrée être votre ancrage au gré de cette nouvelle année et dans la décennie annoncée. Je nous invite à tenir de profonds engagements pour préserver tout le vivant, transmettre des valeurs de compassion, d’humanité, d’entraide, d’amour aux enfants et aux adolescents pour une société plus altruiste. Etre engagés ensemble avec le tranchant de la lame de l’obsidienne. Comme les moines danseurs, tambourineurs de Dramitsé, chassent démons et mauvais esprits avec les lames de leurs poignards, en protégeant le public présent.     Que 2020 vous accompagne avec cœur comme une amie sincère et authentique, Très Bonne Année ! Avec un bouquet de fragrances d’Amour, de Douceur, de Joie.    
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ATELIERS 2020

    L’enfant sur son échelle, en pleine lumière : « T’es cap ou pas cap ??!... Je n’imaginais pas que je pouvais grimper comme ça, aussi haut… même si la peur s’est invitée comme une passagère de voyage. Je n’imaginais pas être assoiffé de curiosité, de découverte, d’amour pour l’inconnu. Peut-être que je m’étais assoupi, bercé par le ronron d’un quotidien bien rangé dans son cadre ou sa cage d’habitudes. J’ai osé l’ouvrir comme une boîte cadeaux, quand on décide de s’aventurer ou d’explorer ce qu’on ne connaît pas. J’ai osé franchir ce cap pour mieux me relier aux autres, au monde, à la Terre et à moi-même. De là-haut, je peux tout voir, sentir, écouter avec mon cœur qui palpite, me voilà plus vivant, relié à ma boussole intérieure, prêt à m’engager pour ce qui me fait vibrer, être un rebelle créatif pour défendre des valeurs essentielles d’humanité, d’égalité, de solidarité, de compassion. Même si c’est bousculant... »   Les ateliers commencent dès le mercredi 15 janvier. Mercredi 19.30-21.00 / yoga vinyasa, restoratif - méditation Vendredi 18.00/20.00 / pratiques CARE, pleine conscience et psychologie positive pour ados et adultes, enseignants, soignants. Samedi 10.00/12.00 / pratiques CARE, pleine conscience et psychologie positive pour ados et adultes, enseignants, soignants. « Vivre en pleine conscience, ralentir son pas et goûter chaque seconde et chaque respiration. » Thich Nhat Hanh. Le programme pleine conscience et psychologie positive avec des pratiques CARE se déroule sur 6 séances. Plusieurs cycles se dérouleront jusqu’au mois de juillet.  Un programme progressif, une thématique par atelier :  - Attention consciente : s’entraîner à être présent avec sa respiration et son corps - Se relier à ses forces pour améliorer son bien être (2 séances, d’après les recherches de Martin Seligman) - Emotions : vivre avec ses émotions agréables ou désagréables, exprimer ses besoins  - Pensées : diminution des jugements, ruminations et constructions mentales, développer des pensées motivantes - Développer la bienveillance envers soi-même et la reconnaissance : observer ce qui est satisfaisant augmente la bonne humeur La psychologie positive est une orientation récente en psychologie, une science consacrée à l’étude des conditions, des processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des personnes et des groupes. Dans les ateliers, le focus sera porté sur le potentiel de chacun, les compétences développées pour faire face aux situations rencontrées, les actions qui donnent du sens à la vie.  Un entraînement pour développer sa flexibilité psychologique.  Et faire face aux défis du présent avec humour. Des pratiques concrètes pour acquérir des compétences positives, des jeux en duo.  « Les neurosciences montrent clairement que l’entraînement régulier provoque des changements dans le fonctionnement et la structure même de notre cerveau. » Matthieu Ricard, « Trois amis en quête de sagesse », Editions L’Iconoclaste.   Coût d’un atelier yoga vinyasa-méditation : 15 euros Coût d’un cycle de 6 ateliers de pratiques CARE : 180 euros Un programme pour des personnes ayant déjà exploré ces outils, peut se mettre en place également en fonction de votre demande.    Atelier Ecriture et Scénario Je recherche 5 à 7 ados, en classes de 3eet au lycée pour visionner ensemble 5 longs métrages. J’ai choisi une thématique particulière que je ne dévoile pas ici (merci cher Monsieur Mystère !), afin de créer ensemble un court-métrage de 3mn maxi. J’accompagnerai les ados dans l’écriture de leur scénario et la réalisation de ce court-métrage.  Nous découvrirons ensemble un film tous les 15 jours. Et nous analyserons le scénario de chaque œuvre.  Coût de l’atelier Ecriture et Scénario en fonction de vos possibilités financières.  Minimum demandé : 120 euros.   Marine Locatelli  Autrice-scénariste depuis 25 ans, réalisatrice Green Teens Instructrice de pleine conscience certifiée depuis 2012 Praticienne en psychologie positive  DU de psychologie positive en 2018, Université des Sciences Humaines de Grenoble, membre de Social+   Inscriptions : djahane@orange.fr Espace Fleurs de Soi, 52 Avenue de la Grande Bédule Venelles 13770
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LA CORDILLERE DES SONGES

Il est des films à la bouleversante histoire. Nous entrons dans "La cordillère des songes" comme dans une contemplation. Nous survolons la beauté du monde. La cordillère déploie en ces temps troublés au Chili les événements sombres de la dictature Pinochet, comme une explosion retentirait dans la montagne en répandant sa funeste fumée. La cordillère révèle le cauchemar, la mémoire et les témoignages de celles et ceux qui ont choisi de rester au Chili lorsque Pinochet et les Chicago Boys ont volé et assassiné la liberté et la joie des Chiliens. Patrizio Guzmán raconte, en poète émouvant dans sa langue natale, la force de la montagne, la magnificence des Andes, frontière réelle entre le Chili et le reste du monde. Il rêve qu'une météorite tombée du ciel réenchante le Chili de son enfance et sa maison détruite. Car il n'est plus retourné vivre chez lui lorsqu'il a quitté son pays. Aujourd'hui Santiago, le Chili et ses mines de cuivre sont entre les mains de sociétés étrangères. Le néolibéralisme rapace n'a pas de frontières et d'état d'âme, là où le poète confie à la Cordillère ses pensées et sa tristesse. Images grandioses des Andes, témoin de ce qui terrassa le Chili autrefois... et qui aujourd'hui encore, persiste malheureusement avec une politique néolibérale étouffante et asphyxiante pour le peuple chilien, menée par des élites injustes et despotiques. Les démons d'hier ont transmis leurs méthodes aux puissants d'aujourd'hui. Le Chili s'est réveillé, comme d'autres pays d'Amérique du Sud. Le vent se lève avec tous les drapeaux des peuples qui réclament plus de justice, d'égalité, d'humanité. Puissent de vrais changements s'incarner et transformer en profondeur la vie de tous...  Bande-annonce de la Cordillère des Songes : https://www.youtube.com/watch?v=YK2OyUWbc0I Marine Locatelli  25 novembre 2019     
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Comme un parfum d'aventure

Être exploratrice, explorateur, ça ne s'apprend pas... cela se transmet... A 10 ans, ma super maman m'a annoncé qu'elle m'emmenait au Bhoutan, petit pays au nord-est de l'Inde, pour 3 belles semaines. Toute excitée de prendre pour la première fois l'avion, c'est avec hâte que j’ai préparé ma valise et mon passeport pour cette destination asiatique inconnue, pendant que mes amis restaient à l'école... un voyage initiatique. C'est à ce moment là que tout a commencé.     Deux ans plus tard, je suis retournée au Bhoutan pour un mois, en passant toujours par l'Inde, accompagnée en plus cette fois de ma petite soeur de 7 ans.     J'ai pris goût à cette liberté, cette légèreté de s'envoler pour de nouveaux horizons à la rencontre de personnes inconnues et de lieux merveilleux qui nous permettent de grandir… j'avais hâte de pouvoir le vivre seule dès que je le pourrais. Pendant mes années de collège, j'ai pu partir pour quelques aventures en petits groupes d'amis en Espagne et en Angleterre. Des découvertes tranquilles. Rien à voir avec mon programme d’exploration quelques années plus tard... Que les journées sont longues quand on est enfermé au lycée... Ma seconde s'est déroulée sans souci, mais ce n'était pas très exaltant. Les heures de cours défilaient sans vraiment se rendre compte de tout ce qu'on nous racontait, est-ce qu’on était vraiment présents ?! Une chose était sûre, j'étais en train de perdre mon temps ! J’ai débuté ma première littéraire, puis j'ai très vite souhaité « m'escapader » (oui, on pourrait le dire comme ça !)... Heureusement, dans ces moments là, je savais que je pouvais toujours compter sur maman. A la fin du 1er trimestre, les heures d'absence ont commencé à s'accumuler à grande vitesse ! Les profs aussi étaient absents. Il fallait agir, changer de cap. C'est ce qu’on a décidé avec maman. Et mon papa a accepté notre choix (super !). Peu de temps après, je n'étais plus inscrite au lycée pour ma future terminale, j’étais inscrite au CNED pour suivre les cours à distance… car un challenge de taille nous attendait. Nous partions pour quatre mois et demi autour du monde réaliser un tournage international sur l'éducation des ados en pleine nature. Au menu des prochains mois : Chili, Etats-Unis (Californie), Inde et France. Une aventure excitante malgré des débuts quelque peu difficiles. Ces quatre mois et demi ailleurs ont scellé mon futur. A mon retour en mars 2017, j’ai poursuivi mon travail pour les épreuves du bac que j’ai présentées sans stress et avec assurance en juin. Je l’ai obtenu du premier coup contrairement à quelques amis de lycée moins chanceux. En octobre 2017, je suis repartie seule au Chili pour un mois de volontariat à la Fundacion Origen et retrouver aussi mes amis de coeur. Et en novembre 2017, un nouveau départ m’a emmenée en Suisse. Voilà deux ans maintenant que je me suis installée entre Martigny et Montreux pour mes études en management hôtelier. Le voyage est toujours présent dans ma vie. Après un an en Suisse, je suis une nouvelle fois repartie en solo au Chili en novembre 2018. Puis ma deuxième année d’études en Suisse s’est déroulée agréablement, avec les imprévus de la vie qui s'invitent... C'est à la suite d’événements survenus, que j'ai pris la décision de partir pour une autre destination à la fin d’un stage intense de cinq mois : le Vietnam. Voilà maintenant une bonne semaine que je vadrouille dans ces merveilleux paysages d'Asie, entre balades à scooter en pleine campagne pour rejoindre d'anciens tombeaux royaux et découverte à pied de vieilles villes. Avec des rencontres touchantes qui me rapprochent des autres et  de moi-même. Un voyage culturel ressourçant. Une expérience enrichissante pour le passage de mes 20 ans et juste après un incroyable saut en parapente en famille quelques jours avant mon départ.       A travers ce message, je souhaite partager mon expérience en tant qu'ado accompagnée et soutenue par mes parents, pour vous raconter à vous jeunes ados en questionnement permanent qu’il est possible de choisir une autre voie. Ne doutez pas de vous et de vos capacités même si ce n’est pas toujours facile, laissez-les vous montrer le chemin. Ne croyez pas que tout s'arrête à votre profil facebook, instagram, ou à ce que vos amis peuvent dire et publier sur vous. La seule personne à réellement savoir ce qui vous plaît, ce qui vous rend heureux et vivant, c'est vous. Et vous pouvez oser vous affirmer pour construire une vie consciente, responsable et joyeuse. Laurena Jamet-Locatelli, 20 octobre 2019, ville impériale de Hue au Vietnam      
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L'ENVOL

Moment unique, vivre pleinement ses 20 ans. Ce passage symbolique. Cet éclair vibrant. Fêter deux dizaines sur Terre avec des êtres chers, un cadeau du présent. Souffler ses bougies comme souffler sur tout ce qui n’est plus là, tous les souvenirs, la vie d’hier et d’avant-hier… avec une joie d’enfant farceur !  20 ans. Souhait de Laurena pour fêter ce nouvel anniversaire éphémère ? Voler en parapente comme pour se métamorphoser en oiseau quelques instants. Contempler la Terre du ciel en exploratrice aérienne, avec une soif de sensations nouvelles, un mélange d’audace et d’excitation joyeuse. Sans peur. Tel un bref voyage prometteur d’horizons jamais vus. 20 pas. Et le grand saut. Suspendue à sa voile déployée par le vent, Laurena s’est envolée avec son pilote de parapente d’un plateau verdoyant perché au sommet de la montagne, surplombant une petite commune proche de Montreux en Suisse et le lac Léman d’un bleu apaisant et lumineux sous l’éclat d’un chaud soleil. Pour cette aventure là, je suis restée sur Terre en observatrice et photographe lointaine. Juste admirer ce vol magnifique en plein azur, un joursolaire, le 28 septembre 2019, le jour d’après la date anniversaire. Je n’entendais pas le rire contagieux de Laurena, je l’entendais en écho dans mon cœur et cela me réjouissait. Et se mêlaient au sien ceux de sa sœur Florane et de leur papa, tous trois réunis pour ce vol exceptionnel. Un partage Bonheur. Les trois voiles si hautes dans les airs, qui ont sillonné tranquillement le ciel et tourbillonné par moments pour tester les sensations des voyageurs, apparaissaient comme de petits mouchoirs colorés et légers, balancés au gré des courants. Cela m’a rappelé lorsqu’on s’amusait enfants à faire voler nos poupées, nos voitures, nos doudous… en rêvant de voler avec nos jouets devenus géants pour nous porter… c’est peut-être pour ça qu’Elon Musk a envoyé une voiture dans l’espace, il s’est pris au jeu de son enfance envolée… et il a réalisé avec un grain de folie un rêve étonnant… Le temps de vol aura été bref. Mais il aura nourri chacun de nous, dans les airs ou sur Terre : comment affronter le nouveau, s’élancer dans l’inconnu avec confiance, s’affranchir de la pesanteur, ouvrir de vastes espaces, croire en soi, partager la découverte, créer un monde nouveau grâce aux jeunes… en particulier grâce aux jeunes filles, aux jeunes femmes qui osent comme leurs aînées engagées ouvrir des voies nouvelles. Soudain les voiles se sont rapprochées plus vite de la Terre, gonflées d’enthousiasme. L’atterrissage s’est déployé en douceur grâce aux trois pilotes experts. Je n’oublierai jamais le visage radieux de Laurena qui exprimait sa totale liberté de vivre et de choisir ce qui lui convient… ses mots ont claqué dans l’air : « magique ! Je me suis sentie si légère, j’étais déchargée de toute responsabilité… c’était de la liberté en 24 carats ! »   L’Envol, que représente-t-il pour chacun de nous ? Aujourd’hui, nous avons besoin d’un envol sociétal, humaniste et altruiste. Notre envol à tous demande d’impulser en actions concrètes un vrai changement pour l’humanité, que ce soit dans l’éducation, l’économie et la politique. Avec un grand « D’ABORD » dans l’éducation. Parce que c’est urgent ! On n’a plus 20 ans pour attendre de grands changements… Il ne s’agit pas d’être spectateurs des événements comme si nous assistions à un drame joué sur une scène de théâtre… nous sommes tous acteurs de ce qui se joue maintenant. Que choisissons-nous alors ? Dans dix ans, il sera révélateur d’observer les cartes que nous aurons jouées en conscience.  Marine Locatelli  
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CERISE D'AUTOMNE

«L’école actuellement, surtout pour l’adolescence, n’apporte pas le viatique bienfaisant pour l’aventure de vie de chacun. Elle n’apporte pas les défenses pour affronter les incertitudes de l’existence, elle n’apporte pas les défenses contre l’erreur, l’illusion, l’aveuglement. Elle n’apporte pas les moyens qui permettent de se connaître et de comprendre autrui. Elle n’apporte pas la préoccupation, l’interrogation, la réflexion sur la bonne vie ou le bien vivre. Elle n’enseigne que très lacunairement à vivre, défaillante en cela à ce qui devrait être sa mission essentielle. » « Enseigner à vivre, manifeste pour changer l’éducation », Edgar Morin, Collection Domaine du Possible Actes Sud.   Septembre 2019. GREEN TEENS se dessine comme une grande aventure depuis ses débuts en 2016. Trois ans plus tard, où en sommes-nous ? Quand un film n’est pas soutenu financièrement par les institutions officielles des aides audiovisuelles, il est nécessaire d’être persévérant dans l’aboutissement de son projet. Si nous ne nous levons pas pour  nos rêves, comment les réaliser avec conscience ?! J’ai participé à de nombreuses productions audiovisuelles en tant que scénariste sans connaître les aléas d’une production aventureuse. Oui, j’ai connu des productions confortables, même si je ne savais pas d’avance combien d’épisodes d’une série d’animation j’écrirais. Pour GREEN TEENS, nous avons osé prendre un chemin différent et semé d’embûches parce que toutes les bonnes cartes n’étaient pas distribuées. Comme le dit ce cher Alexandre Jollien : « c’est le bordel, mais y a pas de problème… » S’adapter aux situations, à ce qui se présente sans renoncer malgré les difficultés. Et lâcher prise. Ça ne signifie surtout pas abandonner, je le précise car bien souvent la plupart pensent qu’il est nécessaire de tout arrêter. Lâcher prise signifie avant tout se laisser porter par ce qui est là, tout en étant actif dans la roue de la vie. Car il n’est pas question de subir les couacs, il est question de résilience, de se relier à notre force intérieure et à nos compétences créatives. De plus en plus de films qui ne sont pas des super productions « bankables » ne verront pas le jour, ne connaîtront par leur public. C’est comme ça dans ce monde consumériste.   Lamy et Moral : « lâcher prise c’est accepter le risque de l’imprévu, d’une nouvelle vision du monde… » (2011)   L’enthousiasme et la persévérance nous accompagnent depuis le commencement de ce tournage. Car ce documentaire international est un message fort pour tous. Joyeux et surprenant aussi. Et ce message nous porte à achever ce film le mieux possible. Encore plus avec la délicate réforme du bac qui se profile sous la signature du Ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer… Il n’existe pas une voie toute tracée, dans un cadre scolaire parfaitement défini depuis la petite enfance ; il existe de multiples voies possibles pour nos enfants et nos adolescents. Chacun peut vivre un parcours scolaire différent en fonction de ses qualités personnelles. Quelle est la partition essentielle à mes yeux aujourd’hui ? Développer altruisme, auto-compassion et compassion dans un monde trop virtuel et matériel, qui oublie ses racines terriennes et même aquatiques. Développer les compétences psychosociales (compétences émotionnelles, sociales et cognitives) des enfants, des ados, des enseignants et des parents pour mieux vivre ensemble et prendre soin de notre planète. Urgence vitale ! Ce qui nous relie, c’est l’aboutissement de GREEN TEENS. Son montage se poursuit avec le soutien d’un monteur senior professionnel, Hervé, et de notre chef opérateur Thor qui voyage entre la France et l’Allemagne. A nous trois, nous sommes une équipe solide. Nous savons que nous nous rapprochons du but fixé. Et cela est rassurant. Le pré-montage que j’avais élaboré (revisité avec l’aide de Lucas, un stagiaire monteur) nous permet de poursuivre l’étape présente avec plus de fluidité. Evidemment, nous avons eu besoin de plus de temps avec nos 80 heures de rushes, mais notre liberté dans la création de ce documentaire est sans conteste un cadeau.   Lorsque GREEN TEENS sera enfin diffusé, il manquera une personne dans le public : toi papa, toi qui es parti le 13 août pour le monde d’à côté. Nous te dédicacerons notre aventure avec coeur… car elle avait créé quelques tensions au sein de notre famille. Comment accepter  en effet de voir partir deux adolescentes pour une aventure hors d’un cadre habituel en vue d’une autre éducation possible ?!? Et l’année du bac pour l’aînée d’entre elles… Elles ont  développé leurs capacités d’apprentissages toutes les deux, cela a réjoui notre famille et leur réussite présente démontre que tout est possible quand les adolescents sont accompagnés avec confiance, compréhension et amour… et qu’on leur fiche la paix pour développer ce qui compte vraiment pour eux ! Marine Locatelli    « Il faut comprendre que toute décision est pari, ce qui au lieu de donner une certitude illusoire donne de la vigilance. Il faut apprendre à naviguer dans un océan d’incertitude à travers des archipels de certitude. Il faudrait enseigner des principes de stratégie, qui permettent d’affronter les aléas, l’inattendu et l’incertain, et de modifier leur développement, en vertu des informations acquises en cours de route. On n’élimine pas l’incertitude, on négocie avec elle. » « Enseigner à vivre, manifeste pour changer l’éducation », Edgar Morin, Editions Actes Sud, Collection Domaine du Possible.        
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LES VOIX DU FEMININ

Il est encore temps de vous souhaiter une douce année 2019, connectée à ce qui vous porte, ce qui vous enchante, ce qui vous appelle, ce que votre cœur vous souffle...   Il est encore temps, comme je l’ai écrit il y a quelques jours à des amis, de tracer un présent poétique et humaniste dans un monde chahuté. Et comme l’écrit ce cher Edgar Morin dans le tome 5 « L’humanité de l’humanité » de son œuvre majeure « La Méthode », « Pourrons-nous un jour habiter poétiquement la Terre ? » Il est encore temps de changer maintenant ce qui doit être changé. Avec notre R-évolution des consciences en cours ! Au moment de l’éclipse de Lune le lundi 21 janvier, j’étais dans la nuit. Dehors dans le froid. Pour contempler le ciel si beau. La fumée d’un feu de bois s’élevait près d’un champ d’oliviers. D’autres contemplatifs s’étaient assis là sous la voûte étoilée.     J’ai photographié la pleine Lune presque  à la fin de l’éclipse. Quelques minutes après, j’ai croisé un jeune motard qui portait dans une main un drapeau jaune replié… Une pensée m’a traversé l’esprit « A nous la liberté ! » avec le nouveau livre des trois amis Matthieu Ricard, Alexandre Jollien et Christophe André. Grande Aventure de la liberté intérieure. Eh bien j’ai vu quelques instants ce motard avec son étendard comme un chevalier des temps contemporains… Et puis, j’ai visualisé la jeune et impressionnante Greta Thunberg aux côtés de Jane Goodall. L’énergie féminine se déploie comme une déferlante dans les médias, sur les réseaux sociaux. Elles sont de plus en plus nombreuses à agir sans peur, à affirmer leur liberté et qui elles sont. Greta Thunberg activiste, « en grève scolaire » pour le climat depuis août 2018, qui a pris la parole devant Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, présente à la COP 24 en Pologne en décembre 2018, puis à Davos en janvier 2019, réussit semaine après semaine à engager et mobiliser les lycéens chaque vendredi. La grève scolaire va se prolonger dans de nombreux pays, même si elle n’est pas présente en France parce que refusée par les directions de lycées. Greta annonce d’ailleurs une grève mondiale le 15 mars. Son ancêtre Svante Arrhenius, qui a obtenu le Prix Nobel de chimie en 1903 et théorisé au sujet des gaz à effets de serre sur le réchauffement climatique, doit être fier d’elle et la soutenir dans l’Autre Monde.     "Vous dites que vous aimez vos enfants par-dessus tout et pourtant, vous volez leur futur devant leurs yeux." Greta Thunberg     GREEN TEENS porte les énergies et les voix du féminin. Les voix off des deux adolescentes exploratrices surprendront.  GREEN TEENS a été difficile en 2018 car son montage ne s’est pas enclenché, malgré un co-producteur sérieux, « Les Films de la Découverte », qui a cherché des chaînes de TV française pour le financement de cette étape. J’ai refusé également de signer avec un producteur-distributeur qui s’octroyait une part bien trop importante dans le contrat rédigé. Le monde de l’audiovisuel que je connais bien pour être  autrice-scénariste depuis plus de 25 ans est un monde de plus en plus compliqué, opaque, manipulé. Heureusement, avec nos énergies créatives, avec mes deux amies Courage et Persévérance, chacune dans une main, j’ai accompagné notre documentaire en cherchant une autre voie. Enfin son pré-montage a démarré en décembre, je consacre actuellement le temps nécessaire à la fin de cette étape, sans financement. Son montage va suivre en février grâce à un jeune monteur qui nous a rejoints. Et notre chef opérateur Thorsten Kunisch est également présent pour ce montage. Une jeune femme illustratrice BD est également à nos côtés pour les transitions animées du documentaire. Finalement, que GREEN TEENS soit porté par des jeunes créatifs a du sens car ils sont touchés par le message de liberté d’une éducation connectée à la nature, à leur île intérieure et au féminin. Comment grandir sans savoir qui nous sommes ? Avant de vous dire à bientôt, je vous prie de m’excuser pour le silence qui a plané entre nous. Il n’est pas toujours aisé de communiquer quand vous traversez des moments de doute, de découragement pour un défi magnifique que beaucoup ne comprennent pas. Il est vrai que je ne choisis pas la facilité avec les projets créatifs que je développe depuis de nombreuses années. J’ai surtout choisi de ne pas écrire de scénarios ou d’histoires qui lobotomisent et abrutissent le cerveau de nos enfants et de nos adolescents. Tant de séries TV absolument inintéressantes, produites avec tant d’argent… J’ai choisi d’élever l’âme et la conscience de nos enfants et de nos adolescents. C’est pour cela aussi que j’ai achevé en 2018 un DU de psychologie positive à l’Université des Sciences Humaines de Grenoble car je souhaite poursuivre cette voie d’engagement : transmettre des outils, des pratiques de la pleine conscience et de la psychologie positive, de la créativité, du storytelling, du yoga et de la danse avec joie ! En connexion avec la nature.  Je reviens vers vous d’ici le printemps pour vous conter où nous en sommes dans le montage. Nous pourrons bientôt découvrir ensemble GREEN TEENS. Et rire ensemble ! Car notre film est vraiment joyeux… n’est-ce pas ce qui manque le plus actuellement en Europe et dans de nombreux lieux de notre monde en chaos… Désormais vous pouvez me suivre sur INSTAGRAM : _marine_locatelli_ Et voici la bonne nouvelle du 7 février 2019 : nouvelle réédition d’Heureux et Détendu (Ed.Nathan) avec SHAMATA et SOHAM. Nouvelle couverture que j’ai souhaitée dans le partage, la tendresse, l’Amour, la reliance du féminin et du masculin, le UN, l’Unité. Dans l’énergie du Cœur.  Marine Locatelli, Artiviste 3 février 2019  
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LES BIENVEILLANTS

Est-ce que le mot RENTREE est quasi le plus quotidien fin août début septembre dans l’hémisphère nord ? Nous n’allons pas compter ensemble combien de fois il peut être entendu, lu, vu… Il est là. Jeu d’aujourd’hui, vous proposer un mot qui est son complice : DEPART. Parce que RENTREE et DEPART jouent ensemble sans arrêt. Pourquoi DEPART ? Parce que tout est ouvert quand nous parlons de DEPART, l’inattendu, l’imprévisible s’invitent… Et une RENTRÉEE, c’est un grand DEPART ! Vous voyez chacun sur sa ligne de départ, dans les starting-block, surtout dans le contexte de l’école… l’année de l’entrée en 6e, de la 3e et de son brevet, du bac… l’année de l’entrée à la maternelle ou au CP… Wouhaou !!! Quel parcours, quel marathon, ça ne s’arrête jamais… Et qui accompagne tous ces parcours d’enfants et d’ados ?... Pouvons-nous ensemble nous arrêter et remercier tous les BIENVEILLANTS qui prennent soin de nos enfants pour tous leurs départs et parcours scolaires ?! Aujourd’hui, je souhaite remercier les infirmières de collèges et lycées, ces BIENVEILLANTES qui reçoivent tout au long de l’année des centaines de milliers d’ados. Et j’adresse un sourire de GRATITUDE à l’une d’entre elles parce que je la connais avec joie, Marjorie Fagnola, infirmière du Collège Auguste Renoir de Marseille, qui a accueilli en 2017/18 plus de 1500 adolescents dans son bureau pour un collège qui compte 350 élèves (en 2016/2017, 900 passages d’adolescents dans son bureau)… Le compteur explose, le mal être grandit. L’infirmerie est l’arche du Bien Etre, le lieu où ils peuvent souffler, se reposer, être écoutés, appréciés tels qu’ils sont, sans être jugés. C’est leur moment de pause douceur. Marjorie Fagnola : « J’observe un mal être grandissant, beaucoup de fatigue physique et morale. Un mal être aussi des professeurs se répercutant sur les élèves. En effet, beaucoup m’envoient des élèves quand « la coupe est pleine » en classe. On gère...
Il y a ceux aussi qui sont allergiques aux contrôles de maths ou qui souffrent de lundite. » Aussi, j’ai un souhait pour toutes ces BIENVEILLANTES personnes en ce début de nouvelle année scolaire : que des outils de la pleine conscience et de la psychologie positive leur soient transmis afin qu’elles puissent à leur tour transmettre aux ados des pratiques soutenantes pour leur vie quotidienne ! Marjorie Fagnola : « J’aimerais que tous les ados soient heureux, qu’ils vivent dans un climat sécurisant, sans trop de stress. Leur dire à tous qu’ils sont magnifiques et je me permets aujourd’hui de le leur dire. Je suis tellement heureuse de les voir quitter l’infirmerie avec le sourire et la pêche, parfois avec un « merci madame ». Je tiens à leur dire qu’ils sont courageux... qu’ils peuvent se faire confiance... ». Que chacun puisse déployer ses ailes comme ces magnifiques papillons FLAMBES que nous voyons moins aujourd’hui… et que je rêve de contempler plus souvent…  comme je souhaite que nos enfants soient des explorateurs curieux, qu’ils reconnaissent les papillons et les arbres qui les entourent avec contentement, plutôt que de connaître seulement le nom du dernier jeu vidéo qui se vend par millions sur toute la planète blessée et meurtrie… Quels sont nos souhaits à réaliser avant la fin de l’année 2018 ? C’est le moment de nous en rappeler avec cette RENTREE, ce nouveau DEPART, à nous de jouer et de transformer ces souhaits en actions… même si c’est un défi.