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Invitation à écouter un épisode du podcast « La voix du Kaizen » avec Alexandre Sattler (Gaïa Images) et Laurena des Green Teens. Interview présente sur Spotify depuis février 2022, enregistrée en avril 2017 dans les locaux de Voyageurs du monde à Paris : https://www.podcastics.com/podcast/episode/green-teens-mise-en-lumiere-de-lecole-alternative-80315/


« A la Escuela agroecológica du Chili, les élèves sont plus heureux qu’en France. Ils arrivent avec le sourire le matin. »

Pendant les dix premières minutes, Laurena répond aux questions d’Alexandre autour du bac et de son travail scolaire avec le CNED, qu’elle ne connaissait pas avant de s’y inscrire pour son année de terminale. Ce qu’elle a apprécié du CNED, pouvoir organiser son emploi du temps à la carte. Avoir plus de temps pour elle. Parce qu’au Chili, elle était en cours toute la journée avec les élèves, souvent les mains dans la terre. Aussi, elle n’avait pas de temps à consacrer à ses cours du bac pendant deux mois.

Les dix minutes suivantes concernent la vie quotidienne, les apprentissages et les nouvelles compétences développées à la Escuela agroecológica du Chili, tout ce que Laurena a expérimenté dans la classe qui l’a accueillie.

Alexandre : « quelle école aimerais-tu pour tes enfants plus tard ? »

Laurena : « une école ouverte sur les autres, sur le monde, où l’enfant expérimente avec des animaux, des plantes, dans la nature. Apprendre des langues aussi et des bases de maths et d’autres matières. Une école où on se sent heureux. »


27 avril 2022



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L'écrivain Haruki Murakami imagine « des espaces où les individus pourraient s’épanouir et respirer librement », des « abris de rétablissement individuel ».

Dans son essai « Profession romancier » (2015), Haruki Murakami évoque ses souvenirs d’école, une époque où « il existait un espace susceptible d’absorber les conflits entre les individus et le système. » Des trouées et des interstices permettaient de se réfugier quand on était en difficulté. Or, l’absence de refuges aujourd’hui demande de créer des espaces dans lesquelles nous pourrons nourrir de nouvelles approches.

Selon lui, les enfants et les adolescents ont besoin d’espaces refuges, « dans un libre va-et-vient entre individus et système. Des espaces où les individus pourraient s’épanouir et respirer librement. Loin du système bureaucratique, de la hiérarchie, de l’efficacité toute puissante, du harcèlement. Des sortes d’abris temporaires, chauds et accueillants, dans lesquels on pourrait entrer et sortir en toute liberté. Où individus et communauté se rencontreraient en dehors de toutes contraintes. Où serait laissée à l’appréciation de chacun la position qu’il occuperait. Ces espaces, j’aimerais les désigner comme « des abris de rétablissement individuel ». Ces espaces offriraient des contenus appropriés et permettraient aux jeunes, de plus en plus nombreux à être inadaptés au système scolaire actuel, de développer leurs potentialités, à leur rythme. Evidemment, sans ingérence d’un Ministère de la Culture ou de l’Education pour rester libres d’expérimenter !

Je me sens proche des propos de Murakami, et le voilà en compagnie d’enseignants Montessori, Freinet ou Steiner, de chercheurs en pédagogie alternative, sur les chemins d’écoles démocratiques qui s'épanouissent dans notre paysage éducatif en Europe (EUDEC France).

Parce que nos enfants et adolescents ont subi pendant deux ans les injonctions délirantes du Covidmania (sous « l’Etat d’Hypnomania et Somnambula », texte à venir), il est essentiel d’imaginer des espaces de vie où venir se réconforter, grandir et développer sa force intérieure, ses forces de caractère (Martin Seligman), sa pleine présence (Daniel Siegel, « Brainstorm » « The whole brain child »), sa spiritualité, ses compétences psychosociales (émotionnelles, sociales et cognitives). Nos enfants, nos ados, nos étudiants peuvent être accompagnés à s’aimer grâce aux outils de l’auto-compassion de la chercheuse américaine Kristin Neff (Université d’Austin) que celle-ci transmet dans ses programmes à l’université d’Austin (« S’aimer », Belfond). Sans la grande santé de Nietzsche qu’évoque si souvent le philosophe Alexandre Jollien, il est difficile de vivre en harmonie avec soi-même. Prendre soin de la santé de l’âme est un ressourcement auquel se relier au gré de toute la vie.

En tant que parents et adultes compassionnés, c’est à nous d’imaginer et d’inventer des lieux porteurs d’élans d’espoir pour nos enfants et nos ados, comme vous pourrez les découvrir dans GREEN TEENS.

Le domaine de l’éducation me concerne depuis bien longtemps car nous avons tous eu des blessures que nous avons pu soigner, en fonction de notre histoire personnelle. En prenant du recul, ma sensibilité créative exprimée à travers la danse, la musique et l’écriture, m’a permis d’apaiser des moments difficiles parce que nous ne répondions pas aux demandes du cadre, qui imposait toujours efficacité et résultats (évaluations, notes, compétition, entraînant jalousie et menaces). Qu’on soit bon ou mauvais élève dans le système, nous souffrons tous à un moment donné pour nous-mêmes ou pour les autres. La pression est forte.

La réforme du Ministre de l’Education Nationale Mr Blanquer et son bac à tiroirs avec des spécialités inadaptées, est un vaste bazar dans lequel les élèves sont perdus et choisissent sans savoir. En relisant « La déconstruction nationale » du Professeur de philosophie René Chiche, en particulier le chapitre 7 sur la classe de philosophie, on peut remarquer que tout a été piétiné depuis des années. La philosophie a été sacrifiée pour les matières scientifiques et le monde robotisé, la high tech et Big Data. Comment les élèves pourront-ils sortir de la caverne de Platon avec un esprit éclairé et lucide, capables d’appréhender le monde dans lequel ils évoluent ? Spinoza mériterait d’être là, à distiller sa philosophie de la joie et du bonheur. Cela adoucirait le quotidien des lycéens.

GREEN TEENS transmet de profondes valeurs d’entraide, d’éducation mutuelle et de coopération. Ce sont elles qui portent notre humanité. L’individualisme et sa cohorte d’intérêts personnels mènent nos sociétés à faire payer à l’autre les choix de nos faux pas, de mauvaises décisions, de politiques corrompues et d’injustices inacceptables.

A travers ce long métrage, vous ressentirez peut-être le souhait de développer un projet inattendu pour vous quelques mois auparavant. Puisse ce film être un déclic révélateur pour des jeunes, des parents ou de futurs parents, des enseignants, des personnes d’univers variés, d’ouvrir la voie à de nouveaux horizons, en apprivoisant la peur. Avec confiance malgré les remous, et curiosité aussi. Cette merveilleuse curiosité des enfants que nous pouvons nourrir encore et encore en leur compagnie et qui illumine nos âmes.


Marine Locatelli, samedi 9 avril 2022




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Nous avons besoin de tisser liens et relations sincères avec les autres pour s’accompagner, s’entraider, créer ensemble ce que nous ne pourrions accomplir seul.

Développer et aboutir un projet avec les compétences respectives des uns et des autres, cela nous permet de grandir ensemble, de réaliser que nous nous construisons grâce aux autres.

J’ai réécouté un enregistrement d’Albert Jacquard de 1994, conservé dans les archives de l’INA. Au cours de cette conversation, Albert Jacquard raconte : « le pire, c’est d’avoir fait des écoles où on est en compétition les uns contre les autres ». Que peut-il advenir d’une telle société et de son diktat compétition ? On dresse les personnes les unes contre les autres, on leur apprend à devenir des tueurs « moi d’abord ! », à se détruire les uns par les autres. Et dans les grandes écoles, on sélectionne toujours les plus conformes. Albert Jacquard poursuit par « plus on est conformiste, plus on est dangereux. Et on est en train de sélectionner les gens les plus dangereux. » Le réalisateur Albert Dupontel cite de son côté le neurobiologiste Henri Laborit : « l’intelligence se fout de la compétition. »

Lors du tournage en Inde de Green Teens, sans avoir lu Albert Jacquard, Laurena développe un sujet sur l’éducation, un enregistrement en espagnol pour une évaluation destinée au CNED. Et elle reprend des mots similaires à ceux d’Albert Jacquard car elle a observé une situation identique : « dans nos écoles, j’entends seulement « ma réussite », « détruire l’autre pour prendre sa place », « je veux les meilleures notes », ce n’est pas possible de continuer comme ça. Le système éducatif n’a jamais changé. Les enfants méritent tellement mieux. »

Poursuivons avec ce que nous vivons maintenant dans la crise sanitaire, une crise d’ordre sociétale, économique et politique. « Préparer de futurs médecins en leur donnant une mentalité de tueurs, il y a quelque chose de pourri là-dedans. » (Albert Jacquard)

Or, que remarquez-vous aujourd’hui dans la crise que nous traversons ? Combien de médecins se révèlent de bons médecins auprès de leurs patients en prescrivant des traitements nécessaires qui ont été interdits ? Combien d’autres participent au diktat du gouvernement et de notre ministère de la santé ?


Nous vivons une période cruciale. Que vivent nos enfants et nos adolescents au quotidien ? Combien sont ceux qui se sentent libres et courageux ? Combien sont-ils à remettre en question le discours officiel qui tourne en boucle à l’école, à la maison, dans la rue ? L’inacceptable devient une norme acceptable, finalement acceptée. Combien se plient à cette norme inacceptable par peur, par culpabilité de ne pas faire comme les autres, de ne pas être intégrés dans le groupe de « la nouvelle normalité » ? Après tout, pour conserver leurs libertés, certains sont prêts à tout signer en fermant les yeux, prêts à attaquer ceux qui ne voudront pas se plier à l’inacceptable. Les résistants sont déjà traités de « contaminateurs », de coupables, de complotistes, de dérangés mentaux aussi. Les manifestants du samedi sont traités d'irresponsables, de citoyens dangereux alors qu'avant tout ce sont des citoyens bien réveillés, chercheurs de vérités, conscients et lucides sur la situation actuelle.

Enfermés, masqués, piqués… demain sous le joug de mesures toujours plus coercitives, du contrôle social ? Cela rappelle d’autres heures sombres que nous ne pouvons oublier tant la souffrance et l’horreur furent insoutenables. Simplement, l’Histoire se répète en élaborant des scénarios différents, en créant un narratif comme celui d’une série TV avec la structure dramatique de tous ses épisodes, l’objectif est toujours le même : asservir, soumettre, détruire celui qui pense différemment, qui cherche et use de son esprit critique, maintenir en esclavage la population. Mieux bridée, elle sera consentante. Je mets l’accent sur ce mot « consentante », dont la racine latine signifie « cum » avec et « sentire », sentir, penser. Si nous n’observons pas attentivement la situation présente, si nous n’analysons pas les faits et ce qui se joue pour penser par nous-même, sentir le danger, nous perdons notre volonté intrinsèque. Qu’en sera-t-il du sens de notre vie ? Souvenons-nous du proverbe « qui ne dit mot consent » parfaitement d’actualité. Quand nous gardons le silence, sans objection, nous fermons la porte à la remise en question et à l’agir pour aller vers un changement nécessaire et parfois urgent.

Je refuse de vivre dans « un pays qui se tient sage » (film de David Dufresne, 2020, distributeur Jour2Fête) comme je refuse qu’on apprenne à un enfant de se tenir sage, de se taire et de se conformer, de se résigner et accepter tout ce qu’on lui dit de faire, de penser, sans élever la voix et le remettre en question, sans se questionner sur le sens de ce qui est juste ou pas. Enfants et adolescents n’ont aucun besoin d’un grand frère comme « Big Brother ». Nous non plus. Nos libertés ont des ailes qu’aucun puissant n’a le droit de nous couper pour assouvir sa soif vorace de pouvoir et ses intérêts économiques d’ogre.


Marine Locatelli

20 septembre 2021

« Demain dépend de nous » Albert Jacquard (Sciences et Croyances, texte suivi de Demain dépend de nous, avec Jacques Lacarrière, Albin Michel 1999)

« L’inhibition de l’action », « Eloge de la fuite », « Dieu ne joue pas aux dés », Henri Laborit

« Adieu les cons », dernier long métrage d’Albert Dupontel, à voir ou revoir, après sa première diffusion cinéma stoppée avec le confinement « Episode 2 » en octobre 2020.

« Propaganda, la fabrique du consentement », docu Arte 2018 : https://www.dailymotion.com/video/x6kqf6i

Goéland, crique du Var en Méditerranée, photo de Florane (juillet 2021).






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